Ragazza- Musica- Salumeria : VIVA ROMA |
Comment y répondre bernardologiquement ?
Je dois dire tout de suite qu’il n’est pas, qu’il n’a jamais été et qu’il ne sera jamais question pour moi d’aller enquêter sur place, d’abord par ce que je ne sais même pas où ça se trouve, du moins je ne le savais pas avant de consulter une vieille carte Michelin ( n°100 au 50 000ème intitulée les sorties de Paris) qui présente un espace qui est sans doute pour moi le plus inconnu de notre vieux et cher pays : la banlieue. Aujourd’hui je situe Romainville et n’ai pas plus envie d’y aller. Précision : ce n’est pas pour éviter la banlieue rouge, St Cloud ou le Vesinet ne m’attirent pas plus. Et d’abord de quelle banlieue parlerions-nous si je devais en parler ; de celle de l’époque d’Hugo qui devait ressembler aux alentours de Cluis avec ses champs et ses vaches, de la banlieue de Céline ou de Cendrars qui disparut dans les années 60 (1962 ?) ou du « 9-3 » d’aujourd’hui ?
Non, désolé Patrick je n’irai pas à Romainville, on peut demander bien des choses à un Parisien , d’aller à New York, Dakar ou Châteauroux, mais pas en banlieue.
Campo di Fiori |
«Et Rome tout entière avec tout son passé,
Joyeuse, souveraine, escale, criminelle,
Dans ce marais sans fond croupit, fange éternelle.
C’est le noir rendez-vous de l’immense néant ; »
« Tous les vices de Rome, égout du genre humain,
Suintent, comme en un crible, à travers cette voûte,
Et l’immonde univers y filtre goutte à goutte. »
Dans ton spectacle, Francis Rivière-Valjean et Daniel Auvillain nous avaient si bien rendu la vision Hugolienne des cloaques ! (Faire jouer les cloaques à Rivière, quelle belle idée écologique…) Idée hugolienne, je dirais même obsession car le bon Victor use et abuse du thème en le transportant à Rome. Qu’y a -t-il de plus étranger à Rome que sa vision noire des cloaques ? La Rome des profondeurs du sol, c’est celle de Fellini dans son ROMA .Sous Rome il n’y a pas de dieux chthoniens tel que les invoque Hugo. Notons au passage que le cher Victor fut sans doute, en dehors de ses exils à Bruxelles ou dans les îles anglo-normandes, le moins voyageur de ses contemporains écrivains. Il n’a fait ni comme tant d’autres « le grand tour » d’Italie, ni le voyage en Orient pour découvrir Jérusalem, aider les Hellènes comme Byron ou visiter les ruines et les bordels comme Nerval ou Flaubert. Même George Sand et Musset firent le voyage d’Italie et grave erreur selon moi, c’est après paraît-il, tirage au sort qu’ils choisirent d’aller dans ce décor de théâtre qu’est Venise plutôt qu’à Rome. Stendhal ne commit pas cette erreur.
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Quand à soixante ans on ne roule pas en Ferrari il faut comprendre qu’on n'y roulera jamais.
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Autre raison d’aller à Rome : ton évocation du Caravage !
Voilà un personnage peut être Hugolien dans la démesure, sûrement Pasolinien et pas seulement parce qu’il mourut lui aussi sur une plage proche de Rome, que nous a fait revivre Cesare Capitani en avril dernier dans une des belles soirées de notre cher théâtre Maurice Sand : MOI, LE CARAVAGE.
Les pèlerins du Caravage |
Il y a deux ans j’ai fait un énième voyage à Rome à la recherche du Venti Settembre (je te joins quelques photos de l’ouvrage intitulé « La mia Roma – autour du XX settembre » ouvrage non encore édité mais consultable chez l’auteur ) et suis prêt à y retourner pour une quête bernardienne.
Escalier de l’architecte Giuseppe Momo qui ne peut conduire aux cloaques hugoliens, mais aux lumineux…. |
Couloirs du Vatican. |
Depuis le 1er décembre évoqué plus haut, tu es reparti semble-t-il vers Paris entre le Petit Pont et la rue aux Ours, pour tout dire à côté de chez moi, si tu préfères que je me lance sur cette piste dis-le moi. J’attends la mission et à très bientôt."
Cher Francis, tu as parfaitement raison : nul besoin de se rendre à Romainville. En revanche, il serait de première importance qu'un bernardologue aguerri - et tu es bien sûr tout désigné - aille sur les traces de Chateaubriand, lui-même remontant le sillage du maréchal de Bassompierre. Cette rue aux Ours m'intrigue, même si je suis un peu déçu de lire sur Wikipédia qu'il ne s'agit pas du sympathique plantigrade, mais d'une altération de Rue aux Ouës (c'est-à-dire aux Oies).
Dans un second temps, le voyage d'étude à Rome s'impose. Premier pas vers un rayonnement mondial de la bernardologie.
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