samedi 29 juin 2013

Camille

J'apprends ce soir que Camille n'est plus. Camille Duris, le plus vieux compagnon de route de mes étés cluisiens. Vieux bonhomme magnifique, belle âme droite et courageuse. Les souvenirs remontent en cascade, depuis Volpone, en 2002, où il maniait encore la barre à mine : c'est lui qui installait les poteaux où séchaient les linges blancs des lavandières, c'est lui qui retaillaient les marches de l'escalier qui descendait dans les fossés. En 2004, pour Martin Guerre, il était forgeron, et c'était souvent le son de son marteau sur l'enclume qui ouvrait le bal. Et si, pour les éditions suivantes, sa santé ne lui permettait plus de jouer, il revenait régulièrement nous voir, et je n'oublierai jamais la leçon de lavoir qu'il nous donna pour Robin des Bois.


La leçon de lavoir 

L'été dernier encore, il gravissait la pente du château, arc-bouté sur ses deux cannes, mais son sourire et sa gentillesse étaient sans âge. C'était un bonheur alors de le retrouver, et c'est aujourd'hui une grande tristesse qui nous étreint tous.

L'été dernier, avec Hervé.

dimanche 16 juin 2013

Bonne fête des pères !

L'astronaute Scott Carpenter avec sa fille Candy, 1962
 (Ralph Morse—Time & Life Pictures/Getty Images)

samedi 15 juin 2013

Natalie Wood, 1962

On this day in LIFE — June 15, 1962: Natalie Wood at Cannes Film Festival

dimanche 19 mai 2013

1962, copains et jus de raisin

"La pluie ayant pris la place de l'Esprit Saint pour tomber sur nos têtes, j'ai occupé mon temps en repartant vers 1962...." Dixit Javert dans son mail. Il y joint le texte suivant, souvenirs fringants d'un baby boomer qui ne se savait pas tel.

"Il n’y a qu’une chaîne en noir et blanc et tous les soirs avant le journal télévisé ce sont les 13 minutes du feuilleton, plus précisément depuis octobre 61 et avec ses 115 épisodes pendant tout l’hiver 61/62 : « Le temps des Copains » d’après le livre éponyme de Jean Canolle.

Les Copains du feuilleton ont-ils tiré leur nom de l’émission d’Europe 1 diffusée depuis 1959 ?
L’histoire : Trois jeunes provinciaux montant à Paris pour rejoindre, l’un les Beaux Arts, l’autre Sciences - Po et le troisième l’ École de Médecine ; trois nouveaux étudiants dans le Paris des années 60, à une époque où il y a moins du quart d’une génération qui passe le BAC mais où bientôt on inaugurera chaque jour un nouveau Collège d’Enseignement Général.
Trois étudiants qui auraient pu à quelques années près s’appeler Cohn-Bendit, Geismar et Sauvageot, en 1962 nous n’en sommes pas encore là…
Parmi les trois héros , l’un est interprété par Henri Tisot, une des grandes vedettes de 62 avec son imitation du Général de Gaulle (en fait l’enregistrement de « L’Autocirculation » a eu lieu en octobre 1961 mais les choses allant à l’époque moins vite qu’aujourd’hui le succès s’est répandu largement sur 1962.) Maintenant que l’on est gavé d’imitations souvent si approximatives qu’on en vient à se dire que le personnage réel imite mal son imitateur.



Je viens de réécouter « L’Autocirculation » et les discours de De Gaulle à propos de l’autodétermination proposée aux « ex-colonies », je laisse chacun juge mais à 50 ans de là tout est bien décrit et prévu, pour la décolonisation, mais aussi en passant par le traitement de la circulation à Paris.


Revenons au temps des copains.


Nous ne savions pas que nous étions les Babys Boomers et n’avions même qu’une conscience assez limitée de ce qui se passait, mais je pense que nous sentions quand même que nous formions un groupe, une classe : pas déterminée par la naissance, pas par l’origine géographique ou sociale, pas une classe sociale donc : simplement une classe d’âge.


Et c’est d’ailleurs ce qui nous était reproché par tant d’idéologues qui auraient bien voulu nous compter parmi leurs troupes. Les deux fameux articles d’ Edgar Morin ( juillet 1963) sont là pour démontrer cette incompréhension de nos aînés qui s’étaient tous largement engagés avec et dans des idéologies qui à force de se croiser, s’entre-croiser, se contredire elles - mêmes, n’étaient pour nous plus très lisibles. Mais bientôt on allait en recréer de nouvelles, spéciales jeunes : nous irons tous chercher les Petits Livres Rouges gratuits à l’ambassade de Chine, chaque chambre d’ado aura son poster du Che , nous manifesterons contre la bombe atomique, pour l’U.S. GO HOME…Et nous serons vite en 68.


Pour finir je voudrais évoquer une dernière vedette des années 60.



LE SALON DE L’ENFANCE.


Tous les ans en novembre il se tenait d’abord au Grand Palais comme le salon de l’Auto ou celui des Arts Ménagers pour nos pères et mères (les choses étaient plus sexuées que maintenant ) avant d’émigrer vers la porte de Versailles après un passage au CNIT de la Défense.


C’était une grande foire où l’on trouvait beaucoup de marques commerciales qui commençaient à comprendre que les enfants étaient prescripteurs des achats des parents.


Il y avait aussi les institutions : c’est là que j’ai gagné je ne sais plus si c’était encore 100 vieux francs ou déjà 1 nouveau franc (le prix alors d’un petit beefsteak) pour ouvrir mon premier livret de Caisse d’Epargne, que mes grands parents s’étaient chargé de remplir un peu plus, tout bénéfice pour ce qui n’était pas encore l’Ecureuil.


C’est de ce salon que j’ai aussi,( en quelle année ?) ramené cette petite merveille due à la prévention contre l’alcoolisme : un disque souple enregistré par un groupe yé-yé oublié mais dont je me souviens parfaitement des paroles de la chanson tant je les avais déjà trouvées d’une puissante bêtise :


« François Villon aimait la vie
Et Verlaine connut l’aventure
En leur honneur, nous les Copains,
On va boire un jus de raisin »


Imaginer Villon ou Verlaine devant un verre de jus de raisin… ?

Amis de la poésie, de l’histoire littéraire et du jus de raisin : Bonsoir !

Pour finir une Pub pour Danone.




On comprend que ce Salon de l’Enfance, dont en passant on ne retrouve pas grand chose en cherchant sur le pourtant bien renseigné NET, que ce salon donc ait été une des victimes collatérales de Mai 68…


Salut les Copains.



mercredi 1 mai 2013

Le poinçonneur des Lilas

Les grands esprits se rencontrent. Après avoir mis en ligne le jeu javertien des chansons de 62, voici que la page Facebook de l'INA, à laquelle je suis abonné, nous propose Le poinçonneur des Lilas, en cette même année 1962.

Les jeux de Javert : n'oubliez pas les paroles (sauce 62)

Le 26 avril, reçu ce mail de notre cher Javert :


"Puisque dans le voyage spatio-temporel des « Misérables 62 » tu as repris le côté temporel, je te livre une suite de paroles des chansons de l’année 1962.
Je propose un jeu : retrouver les interprètes (souvent aussi auteurs).
Je suis certain que beaucoup retrouveront aussi les musiques qui vont si bien.

Un souvenir pour finir : c’est je pense en 1962 (63 ?)que j’ai vu Claude François  sur la scène champêtre de « l’assemblée » de Luçay-le-Mâle  : Cloclo en personne… en tournée à Luçay-le Mâle ! Pourrait-on revoir l’équivalent aujourd’hui ?"

Je mets bien volontiers ce jeu en ligne  y adjoignant seulement quelques liens vidéo sur les pistes proposées in fine.  


 
Les gens m'appellent l'idole des jeunes
Il en est même qui m'envient
Mais ils ne savent pas dans la vie
Que parfois je m'ennuie

Dans la nuit je file tout seul de ville en ville
Je ne suis qu'une pierre qui roule toujours
J'ai bien la fortune et plus et mon nom partout dans la rue
Pourtant je cherche tout simplement l'Amour



Trompettes
De la Renommée,
Vous êtes
Bien mal embouchées !       
Sonneraient-ell's plus fort, ces divines trompettes,
Si, comm' tout un chacun, j'étais un peu tapette,
Si je me déhanchais comme une demoiselle
Et prenais tout à  coup des allur's de gazelle ?
Mais je ne sache pas qu'ça profite à  ces drôles
De jouer le jeu d' l'amour en inversant les rôles,
Qu'ça confère à  ma gloire un' onc' de plus-valu',
Le crim' pédérastique, aujourd'hui, ne pai' plus.





Accordez, accordez, accordez donc,

L’aumône  à  l’accordé, l’accordéon.

Au musicien des ruelles son ami

Son compagnon c’est l’accordéon…



C’est la fête aux copains

C’est la fête à Pantin

C’est la fête à Paname,

C’est la fête aux Lilas

La fête ici ou là

C’est la fête à mon âme…



Un' petit' fille en pleurs
Dans une ville en pluie
Et moi qui cours après
Et moi qui cours après au milieu de la nuit
Mais qu'est-c'que j'lui ai fait ?
Une petite idiot' qui me joue la grande scène
De la femm' délaissée
Et qui veut me fair' croir' qu'elle va se noyer !
C'est d'quel côté la Seine ?



 
Pas dans la liste, mais c'est aussi en 62. (P.B)

Mets ton habit scaphandrier,
Et dans le cerveau de ma blonde,
Tu vas descendre, que vois-tu?
Il est descendu, descendu...
Et dans les profondeurs du vide
Le scaphandrier s'est perdu...


Elles sont toutes Belles, belles, belles

Comme le jour…

Belles, belles, belles comme l’amour…





Tous les garçons et les filles de mon âge
Se promènent dans la rue deux par deux
Tous les garçons et les filles de mon âge
Savent bien ce que c'est d'être heureux

Mes jours comme mes nuits
Sont en tous points pareils
Sans joies et pleins d'ennuis
Oh ! Quand donc pour moi brillera le soleil ?





Un premier amour, premier amour, premier amour
Ne s'oublie jamais, s'oublie jamais, s'oublie jamais
Un premier amour on le cherche toujours
Dans d'autres amours toute sa vie on court après


 


Mémère, tu t’en souviens, de notre belle époque,
C’était la première fois qu’on aimait pour de bon.
A présent, faut bien l’dire, on a l’air de vieux schnocks,
Mais c’qui fait passer tout, c’est qu’on a la façon.

Mon Dieu, c’est pourtant vrai que je t’app’lais chérie
Il n’faut pas m’en vouloir, mais je n’m’en souv’nais plus.
On parle des souv’nirs, mais c’est fou c’qu’on oublie.
J’te d’mande pardon, chérie, et qu’on n’en parle plus.





Il  n'y a plus d'après

 A Saint-Germain-des-Prés

 Plus d'après-demain

 Plus d'après-midi

 Il n'y a qu'aujourd'hui

 Quand je te reverrai

 A Saint-Germain-des-Prés

 Ce n'sera plus toi

 Ce n'sera plus moi

 Il n'y a plus d'autrefois


Non! Rien de rien ...
Non! Je ne regrette rien...
Ni le bien qu'on m'a fait
Ni le mal tout ça m'est bien égal!
Non! Rien de rien ...
Non! Je ne regrette rien...
C'est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé!




Tout ça n'vaut pas un clair de lune à Maubeuge
Tout ça n'vaut pas le doux soleil de Tourcoing
Tout ça n'vaut pas une croisière sur la Meuse…



Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague,
Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues,
Et de vagues rochers que les marées dépassent,
Et qui ont à jamais le cœur à marée basse.
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent d'ouest écoutez le tenir
Le plat pays qui est le mien



J'ai quitté mon pays
J'ai quitté ma maison
Ma vie ma triste vie
Se traîne sans raison

J'ai quitté mon soleil
J'ai quitté ma mer bleue
Leurs souvenirs se réveillent
Bien après mon adieu

Soleil! Soleil  de mon pays perdu
Des villes blanches que j'aimais
Des filles que j'ai jadis connues



Et j’entends siffler le train
Et j’entends siffler le train
Que c’est triste un train qui siffle dans le soir…


et


Un mexicain basané
Est allongé sur le sol
Le sombrero sur le nez
En guise…en guise…en guise
                                                                                           En guise de raton-laveur….

Marcel Amont, Richard Anthony, Isabelle Aubret, Guy Béart, Georges Brassens, Jacques Brel, Jean Ferrat, Léo Ferré, Claude François,  Serge Gainsbourg, Johnny Halliday, Françoise  Hardy, Claude Nougaro, Pierre Perrin, Edith Piaf,  Michel Simon, Enrico Macias,

En 1962,  l’expression « Variétés » pour parler de la chanson avait un sens. F.D.

 

mardi 9 avril 2013

62 : Franck Horvat

Ce blog est consacré aux Misérables, mais j'ai un peu négligé ces derniers temps l'année 1962 qui leur est accolée. Voici donc une photo prise cette année-là par le grand photographe américain Franck Horvat :

Vous en trouverez d'autres sur le blog du Clown Lyrique, qui présente régulièrement de très belles séries de clichés.

lundi 1 avril 2013

Cloches promises, cloches dues



Javert sur les traces de Quasimodo... Notre inlassable enquêteur, après avoir rendu compte de l'installation des nouvelles cloches de Notre Dame, bifurque sur Gargantua, Rabelais avant de sonner lui-même les cloches à quelques dignitaires de la Culture, histoire de rendre hommage à l'un des grands du théâtre contemporain, récemment disparu.

"J’avais promis une visite hugolienne à Notre-Dame de Paris : en voici le compte rendu, bien que tout ait été déjà dit, et si bien dit : le fait que la Cathédrale soit en fait le personnage principal du roman de Hugo, la passion nouvelle des romantiques pour le Moyen Age…etc. Quoi de neuf alors : Huit cloches et un bourdon !

Je ne suis pas remonté dans les tours pour la bonne raison que les cloches étaient en bas dans la nef. Il y a bien longtemps que je n’ai pas fait l’escalade, rebuté ces dernières années  non par les marches – non, avec l’âge elles ne deviennent pas de plus en plus nombreuses, du moins pas avec MON âge…- mais par la file de touristes qu’il faut suivre.
En passant, ce que je regrette le plus en la matière, c’est de ne plus pouvoir monter sur la terrasse de la Samaritaine d’où la vue est encore plus belle que des tours de la cathédrale, puisqu’on y voit aussi Notre-Dame. 


De ma première visite d’enfant aux tours de Notre-Dame, je garde le souvenir précis du  mécanisme pour faire fonctionner les cloches et du guide qui faisait légèrement vibrer le bourdon en l’effleurant avec une grosse clef, celle qui devait ouvrir toutes les portes de la cathédrale, peut-être la clef de Quasimodo ?
Quasimodo : combien avait-il de cloches pour lui parler et lui tenir compagnie ? Elle furent jusqu’à 20, mais plus qu’une seule - le bourdon Emmanuel - en 1832 (date de parution du roman de Hugo) après le passage révolutionnaire.

                    Quasi modo geneti infantes : comme des enfants nouveaux nés….
 Ce sont les premiers mots de la liturgie du premier dimanche après Pâques.

Puisque les cloches comme tout être vivant, vivent et meurent, les anciennes datant du 19ème siècle seront remplacées par huit nouvelles et un nouveau bourdon. Le 23 mars prochain elles sonneront pour le Dimanche des Rameaux, seul jour qui remplisse encore de nos jours les églises,… puis certainement pour celui de Pâques et pour celui de Quasi modo… ?

Le 23 mars, huit cloches sonneront donc dans la tour nord de Notre-Dame et deux bourdons dans la tour sud : Emmanuel dernière cloche ancienne et Marie qui l’aura rejoint.
Emmanuel et Marie. Marie et Manu pour les intimes.
Qu' Emmanuel ne m’en veuille pas de rappeler que lors de la fameuse journée d’août 1944 où Paris fut libéré, c’est un Magnificat, donc un  hymne à Marie qui fut célébré à Notre-Dame en présence du général de Gaulle (et non un Te Deum comme souvent dit). Mais c’est lui-même, Emmanuel, qui appela le peuple de Paris, « celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas » à venir en sa cathédrale.

« Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas » : Les vers, bien sûr, sont d’Aragon mais l’idée, l’interrogation n’est-elle pas hugolienne… je m’aventure encore sur des terrains qui me dépassent… revenons aux cloches de Notre-Dame.
  
En fait, plus proche de Rabelais que de Hugo, je vais revenir à François et à Gargantua voleur de cloches.

Nous l’avions déjà rencontré en même temps que nous croisions Hugo dans le quartier saint Paul.
1535 environ, c’est la date de publication de Gargantua, et de ce fait celle où le géant rabelaisien assis sur les tours de Notre-Dame« compisse aigrement » le peuple de Paris  « tant sot, tant badault et tant inepte de nature » et déroba les grosses cloches « qui estoient en dites tours ». Pour ne pas dévier encore hors de mes possibilités, je laisse à d’autres le soin de dire si ces cloches représentaient effectivement les voix des prêcheurs sorbonicoles  opposés à l’entourage du roi, alors progressiste en matière évangélique.
La seule chose à retenir c’est que Gargantua retira de Notre-Dame deux cloches, c’est- à- dire deux voix sonnantes planant sur tout le peuple de Paris, pour n’en faire que des clochettes au cou de sa jument.
On peut aussi rappeler que le moine François Rabelais, malgré son prénom, qu’il n’avait certes pas choisi, préféra quitter l’ordre des franciscains (saint François), les frères ignorantins, pour rejoindre celui des bénédictins plus versés dans l’étude mais aussi l’action (saint Benoît) ; cette mutation d’ordre à ordre fut autorisée par le pape Paul III lors d’un voyage de Rabelais à Rome. Les moines oisifs et mendiants parasites que l’on retrouve dans l’œuvre d’Alcofribas seraient-ils ces franciscains que Rabelais a fuis ? Nous l’avons vu en visitant d’autres lieux de Paris, il y a tant d’ordres religieux différents…
A l’époque la Compagnie de Jésus venait juste d’être approuvée par le même Paul III (1540). Rabelais connaissait-il ces jésuites et aurait-il pu les rejoindre ? Là encore la question me dépasse et je m’égare…Je retiens juste le rapport, le mélange, le contraste entre bénédictins, franciscains, jésuites… au fait pourquoi parler de çà…l’actualité peut être…

Revenons tout de même à Rabelais et puisque l’origine de tous nos propos est un spectacle ; parlons spectacle pour évoquer le souvenir du « Rabelais » de Jean-Louis Barrault que j’ai eu la chance de voir plusieurs fois au pied de la butte Montmartre (pas bien loin d’où Ignace de Loyola et ses premiers compagnons fondèrent leur Compagnie.)
Nous étions en 1968 et nous rêvions en fait de fonder Thélème…cherchez l’erreur…ou plutôt cherchez où le chemin a dévié…


Dans l’ordre des spectacles qui m’ont le plus marqué, celui-là arrive en premier.
Pour le troisième,  j’hésite encore et laisse leur chance à beaucoup, mais pour le second il n’y a pas d’hésitation c’est « Le Bourgeois Gentilhomme » de Jérôme Savary. La pièce a été montée en 1980 au T.E.P (Théâtre de l’Est Parisien) alors logé dans un cinéma en haut de Ménilmontant et du Père Lachaise, rue Malte-Brun. Depuis le théâtre reconstruit après démolition décidée par Jack Lang (celui qui massacra aussi Chaillot)  se nomme Théâtre de la Colline et le TEP continue sa carrière après quelque conflit entre son directeur Guy Rétoré et la Ministre de la Culture Catherine Trautman un peu plus loin, avenue Gambetta. Il a d’ailleurs changé de nom et se nomme « Le TARMAC ».
A propos de Chaillot, Lang et Trautman, allez lire le « dictionnaire amoureux du théâtre » de Savary.
Revenons encore une fois à l’essentiel : Jérôme Savary par exemple.
Après la révélation que j’avais eue à son Bourgeois Gentilhomme, je n’ai manqué que ses mises en scène d’opéras trop lointains. Par contre je crois avoir vu tout le reste : Super Dupont à l’Odéon, Bye bye show-biz - un des rares spectacles à déglacer la froide Equinoxe de Châteauroux, Cyrano à Mogador avec Weber et un vrai cheval, le Cochon qui voulait maigrir pour lancer les enfants dans la bonne voie, et puis encore les chansons de Trenet à Chaillot, celles de Vian au Dejazet…on arrête là le côté ancien combattant …
Je garde juste pour finir une dédicace de Monsieur Jérôme Savary :

                                 « Vive la vie. »"    

Francis "Javert" Dusserre