samedi 24 décembre 2011

Dubillard encore

Dubillard encore. Je tire un fil dont je ne vois pas le bout. Avant-hier, comme j'étais à Auchan pour des courses de Noël (important Auchan, c'est comme le repassage, c'est dans le trivial du quotidien que nous faisons les plus belles rencontres), je retrouve l'ami comédien dont j'espère bien qu'il jouera Jean Valjean cet été.Il me confie son projet de monter, avec son vieux complice de toujours, Les Diablogues. Je l'informe de la diffusion le soir-même sur France 2 de la représentation des Diablogues, par Morel et Gamblin.

Emission que je regarde donc à 23 heures, et c'est un vrai bonheur. La mise en scène inventive, le jeu très corporel des deux acteurs permet de soutenir tout du long son attention, ce qui n'est pas si évident parce que la langue de Dubillard, avec sa logique extrémiste, exige en réalité beaucoup du spectateur.

Le lendemain, je tombe sur un article d'hommage dans le Monde, où la photo en exergue, l'unique photo, montre Dubillard le 9 janvier 1962, alors qu'il recevait le prix des "U" pour sa pièce "Naïves hirondelles".


Si je continue de suivre le fil 1962, j'ajoute que cette année-là, au théâtre de Lutèce était créée La maison d'os, pièce où quarante domestiques assistent, indifférents, à l'agonie du Maître, riche et tyrannique vieillard sans famille. Marie Leroy en parle excellement dans cet article. Cette pièce peu jouée, car difficile à monter (Dubillard joua lui-même le Maître dans les deux premières versions), sert de métaphore à plusieurs journalistes, comme dans le journal suisse Le Temps ( titre : Roland Dubillard déserte sa «maison d’os», et la même photo d'archives de 1962 est reprise), ainsi qu'à la fin de l'article du Monde :
"La maison Dubillard, avec son labyrinthe de pièces qui fuient, pètent, se fissurent, tombent en morceaux, n'a pas fini d'être revisitée. En attendant, ne pas rater Les Diablogues, diffusés sur France 2 ce 22 décembre, et joués par Jacques Gamblin et François Morel, champions de ping-pong métaphysique version Dubillard. "Je sais que la mort me rappellera quelque chose", avait écrit cet éberlué définitif, longtemps avant que, corps et âme, sa "maison d'os" ne craque définitivement.".

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