jeudi 2 août 2012

Les fentes de l'espace

Michel Van Grevelinge m'a gentiment apporté hier soir deux volumes des Oeuvres Complètes de Victor Hugo, publiées en 1967, au Club Français du Livre, sous la direction de Jean Massin. Ils renferment la totalité des dessins de Hugo (deux bons milliers), et c'est un enchantement. J'en extrais ici quatre, réalisés alors qu'il écrivait Les Misérables.





Je me plais à penser que Hugo eût aimé que son œuvre prenne place et sens dans le cadre de ruines, lui qui en traça si souvent les contours déchiquetés, en exalta la face ténébreuse.

Ruines au clair de lune, détail.
Une même lune pleine jetait hier sa pâle clarté sur le spectacle, à jardin, à l'extrémité des murailles, au-dessus de l'arbre où Valjean apparaît pour sauver Cosette. Gaëtan Picon, dans sa préface, écrit que "l'univers de ces dessins est un univers de profils ajourés, évidés, surgissant sur le vide,ou sur la plénitude d'une nuit irradiante. Monde fêlé, mangé, que dans la Légende des Siècles évoque magnifiquement cette Epopée du ver qui est l'un des plus sûrs commentaires de l’œuvre graphique, monde où la clarté ne peut paraître qu'au travers des étais d'une ruine :

Le point du jour blanchit les fentes de l'espace,
Et semble la lueur d'une lampe qui passe
                      Entre des ais mal joints."

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